En mémoire d’Helen Patricia Rainville, décédée en juillet 2019

Biographie

Helen in 2006

Helen Rainville Olders
14 Oct 1956 – 8 Juil 2019

Marie-Hélène Patricia Rainville est née à Sept-Îles, au Québec, de Rosemary Power et de Bernard Célestin Rainville ; elle est la sœur de Michel Rainville. La famille déménage à Montréal en 1963, où Helen excelle à l’école primaire St. Malachy’s et plus tard à l’école secondaire Villa Maria, où elle reçoit le prix de science et la médaille du gouverneur général à la fin de ses études. 

Elle a commencé à prendre des cours collectifs de piano à l’âge de 10 ans, avec un simple clavier en carton pour s’entraîner ! Mais ses aptitudes et son engagement ont convaincu ses parents d’acheter un piano au prix d’un sacrifice considérable.

Adolescente, elle a rejoint la chorale d’adultes de l’église St. Malachy et a appris à chanter et à jouer de l’orgue avec l’organiste, Mildred Faust. Elle a pris la relève lorsque son professeur a pris sa retraite en 1985 et est restée organiste, cantor et chef de chœur pendant 22 ans.

Pour suivre son rêve de devenir infirmière, elle s’inscrit en sciences de la santé au CEGEP de Marianopolis. Etant terriblement timide, ses succès au théâtre et en musique à l’école secondaire l’ont amenée à tenter une majeure en musique, puis à obtenir un baccalauréat en musique à McGill (piano avec Betty Dawson, et chant avec Margaret Kalil). Elle a joué Gilbert et Sullivan avec la Savoy Society de McGill et s’est produite occasionnellement avec le MSO. Avec ses amies Kim Andrews et Wendy Hamel, le trio « Sweet Vibrations » a chanté de la musique de Noël au Château Champlain.

Décrite par ses amis comme glamour, Helen confectionne ses propres vêtements et devient mannequin pour l’agence Audrey Morris. C’est également à cette époque qu’elle se passionne pour la danse sur glace, à laquelle son frère Michel l’a initiée. Après avoir obtenu son diplôme, elle a travaillé pendant de nombreuses années chez Kane & Fetterly Funeral Home, en tant qu’administratrice, organisatrice et, bien sûr, musicienne pour les enterrements.

C’est en 1989 qu’Helen a rejoint la Donovan Chorale (qui s’est rebaptisée Anima Musica) et en est devenue la présidente. C’est au sein de la chorale qu’elle rencontre Henry Olders. Lorsqu’ils se sont mariés en 1994, elle a rejoint sa famille composée de deux jeunes filles, Becky et Lisa, vivant à la maison ; deux jeunes adultes, Jennifer et Michael ; un petit-fils agé deux ans, Andrew ; un chien et un chat ! Helen décrit ces années comme étant «intenses» !

D’autres difficultés sont venues s’ajouter : Le père d’Helen est décédé subitement en 1995 et sa mère, en mauvaise santé et faisant des allers-retours à l’hôpital, est morte seulement 13 mois plus tard. Helen, qui s’occupait de sa mère Rosemary, a pris sa retraite de Kane & Fetterly et est devenue la mère au foyer de Becky et Lisa. Elle commence à faire du bénévolat à l’école secondaire de Becky, Trafalgar, et au sein du comité consultatif sur les événements communautaires de Westmount.

Bien que ce soit un défi pour l’enfant d’une famille peu nombreuse, Helen a fini par accepter son rôle de matriarche du clan montréalais Olders, qui ne cesse de s’agrandir, et accueille toute la famille pour célébrer les anniversaires, les fêtes et surtout la période de l’année qu’elle aimait le plus : Noël. Les journées portes ouvertes de l’Avent étaient légendaires, avec jusqu’à 100 invités, du vin chaud qui coulait à flots et des hors-d’œuvre chauds préparés et servis par les filles et leurs amis. Michel accueillait les invités et aidait à prendre les manteaux, tandis qu’Helen, au piano, chantait des chants de Noël..

Etant à la recherche de nouveaux défis, Helen et Henry rejoignent les Orpheus Singers. Helen est devenu la bibliothécaire musicale de la chorale et confectionnait les écharpes que les dames portaient lors des concerts.

En 2000, lorsque la ville de Westmount a été fusionnée de force avec Montréal, Helen a rejoint le mouvement de défusion et a contribué à l’effort massif pour récupérer sa ville bien-aimée. Les « Demergettes » continuent de se réunir tous les mois pour déjeuner ! Le fiasco de la fusion a ravivé l’intérêt d’Henry et d’Helen pour la politique municipale, et tous deux ont rejoint le conseil d’administration de l’association municipale de Westmount, Helen devenant trésorière en 2007. Elle est fière de son rôle de co-organisatrice des célébrations du 100e anniversaire de l’association en 2008 !

Lorsque les filles déménagèrent, Helen s’est mise à la courtepointe et a été accueillie par la Westmount Quilters Guild. Élargissant ses horizons musicaux, elle a commencé à prendre des cours de harpe folklorique en 2004 et s’est jointe à Harpissimo la même année. 

Helen a démissionné de son poste à l’église St. Malachy’s en 2007 et a commencé une carrière d’organiste, de harpiste et de soliste remplaçante pour des services, des mariages et des funérailles dans diverses églises de l’île de Montréal. Au début de 2010, elle du remplacer régulièrement le titulaire Robert Frederick Jones, musicien, compositeur et enseignant bien connu, à l’église anglicane St. Columba’s à NDG. La santé de Robert s<est détérioré et il est malheureusement décédé en 2012. Columba’s est donc devenue la nouvelle « paroisse » d’Helen. Elle s’est liée d’amitié avec le révérend Gordon Guy et sa femme Myrna, la chorale aisni que de nombreux membres de la congrégation. Henry chante avec elle lors d’occasions spéciales. Lorsque St. Columba’s a fermé ses portes en 2012, Helen a pleuré la perte de cette communauté dynamique. Elle a continué à faire du bénévolat toutes les deux semaines pour les services catholiques au Manoir Westmount et à la Place Kensington, qui sont des résidences pour personnes âgées. 

La vie était belle, bien qu’agitée, lorsqu’Helen fut diagnostiqué d’un cancer de l’endomètre en 2012. La chirurgie et la curiethérapie ont éradiqué le cancer, mais Helen et Henry ont été ébranlés et sont devenus conscients de la fragilité de l’existence. Le ski de fond à Oka est à la fois sain et paisible. Ils reprennent aussi les cours de danse de salon au Victoria Hall, et Helen est ravie de suivre des cours de claquettes avec la professeure de danse, Marie-Claude Prégent. Par beau temps, Helen et Henry font de longues balades sur un nouveau vélo tandem.

Lorsque cinq années se sont écoulées sans récidive du cancer de l’endomètre, tout le monde a poussé un soupir de soulagement. Ce soulagement a toutefois été de courte durée, car au début de 2017, Helen a été diagnostiqué d’un cancer du côlon. La chirurgie et, plus tard, plusieurs cycles de chimiothérapie et d’immunothérapie expérimentale n’ont pas réussi à arrêter la maladie. Malgré tout, Helen a participé à des activités, des cours de fitness et des spectacles de comédie au Hope & Cope Wellness Centre. Elle a aussi participé avec enthousiasme à la chorale Voices of Hope. 

À la fin de l’année 2018, la famille s’est résolu à accepter son décès iminent. Avec l’aide de l’équipe des soins de soutien du CUSM, la douleur d’Helen a été maîtrisée et, portée par le soutien, les prières et l’aide de ses amis et de sa famille, elle a pu terminer quelques projets de courtepointe en suspens depuis longtemps, organiser une célébration familiale du vingt-cinquième anniversaire de son mariage avec Henry en juin 2019, et se rendre en train à la fête du 75e anniversaire de sa belle-sœur à Oakville, en Ontario, afin de pouvoir dire au revoir à sa chère amie Kim et à la famille élargie d’Henry. Bien qu’elle ait perdu rapidement du poids et des forces, avec le soutien de la famille et de l’équipe du CLSC, son souhait de mourir paisiblement, à la maison avec Henry, a été respecté.

Helen était avant tout une femme de foi. Depuis son enfance passée à chanter dans une chorale d’église, jusqu’à ses activités de bénévolat en tant que jeune adulte au sein de Montréal Pro-Life, puis toute sa vie en tant que musicienne liturgique, Helen s’est consacrée à devenir le genre de personne qu’elle croyait que Dieu voulait qu’elle soit, et que, pour beaucoup, elle était déjà. Son amie Kim a souligné « son dévouement à la famille et aux amis, son ouverture à l’apprentissage de nouvelles choses, son acceptation de toutes sortes de personnes, sa détermination à maîtriser une variété de compétences (langues, instruments, danse, “arts” domestiques…), sa sensibilité, son sens pratique et sa modestie, sa nature généreuse et accommodante, son intellect et son sens de l’humour, sa capacité à s’adapter aux changements, sa foi profonde, et son acceptation de ses derniers jours avec grâce ». Helen était vraiment une femme extraordinaire ; nous sommes tous très chanceux de l’avoir eue dans nos vies pendant la période où nous l’avons eue.”